Cela fait maintenant 15 ans que l’introduction du Smartphone a connu un succès commercial phénoménal. L’enquête auprès des utilisateurs aborde de manière beaucoup plus détaillée la réussite de l’utilisation des services : les services financiers, commerciaux, de livraison et de divertissement sont courants sur les téléphones mobiles. En 2005, le Smartphone était considéré comme un gadget, au mieux complémentaire à l’Internet fixe. En 2020, le Smartphone est la connectivité Internet principale et souvent unique. Le monde est devenu “mobile first”.
Il est maintenant temps pour les gouvernements et l’industrie dans son ensemble d’aller plus loin et d’exploiter le potentiel du smartphone.
D’ailleurs pendant la pandémie, les pays et entreprises qui ont saisi cette opportunité ont fait face, ont gagné des parts de marché, ont permis les visites chez le médecin qui ont été remplacées par des appels vidéo, les banques et les paiements fonctionnaient toujours grâce au smartphone, les gouvernements l’ont largement utilisé pour informé et sauvé des vies, etc !
Pourtant, ces services “universels” ne sont pas nécessairement universels s’ils échouent dans certaines des parties les plus vulnérables de la société. Jusqu’à présent, les autorités de réglementation et l’industrie se sont concentrées sur la portée géographique des services mobiles, en veillant à ce que les régions rurales ou éloignées du pays ne soient pas exclues des cartes de couverture. Pourtant, la fracture géographique/numérique est toujours combattue avec la cinquième génération de licences mobiles. Le fossé numérique se produit clairement dans des économies matures comme le Japon, l’Allemagne et l’Espagne. Dans ces pays, l’indice de disparité d’âge est trois fois plus élevé que celui de l’Inde ou de l’Afrique du Sud.
La 6ème enquête mondial des utilisateurs de Smarpthone du MEF est basé sur 6 500 entretiens dans 10 pays : Brésil, Chine, France, Allemagne, Inde, Japon, Afrique du Sud, Espagne, Royaume-Uni, États-Unis. Ce rapport montre entre autre que l’écart numérique est important pour le sexe et l’âge. Alors que 94% des 16-24 ans ont accès à un smartphone, cette mesure chute de façon spectaculaire à 19% pour les plus de 45 ans. À partir de 35 ans, les femmes sont également largement sous-représentées (14% de moins par rapport aux hommes dans l’indice du MEF).
Ce n’est pas l’économie, ce n’est pas du pouvoir d’achat car maintenant un grand nombre de personnes peuvent s’offrir des smartphones. Il semble que l’industrie dans son ensemble n’ait pas accordé la priorité à ces clients, à leurs cas d’utilisation, à l’ergonomie des appareils ou aux valeurs exprimées dans les communications marketing.
L’espérance de vie plus longue signifie qu’un enfant né aux États-Unis en 2011 a désormais une chance sur trois de vivre son 100e anniversaire. Aux États-Unis, un rapport d’Oxford Economics a révélé qu’il y avait 106 millions de personnes de plus de 50 ans et qu’elles sont collectivement responsables de 7,6 milliards de dollars d’activité économique annuelle, dépensant 4,6 milliards de dollars en biens et services de consommation.
La situation n’est pas différente au Royaume-Uni, avec 320 milliards de livres sterling par an, les plus de 50 ans représentent environ 47% de toutes les dépenses de consommation au Royaume-Uni, contre 41% en 2003, selon une étude de Saga et du Center for Economic and Business Research .
En résumé, l’industrie du mobile et les gouvernements doivent accélérer l’adoption du smartphone sur les segments des plus âgés et des femmes dans le monde. La GSMA a lancé beaucoup d’initiatives sur ces sujets mais les opérateurs n’investissent pas massivement ensemble, avez-vous connaissance d’un fond mondiale commun pour lutter contre la fracture numérique ? Il est vrai que les défis deviennent trop nombreux…