Publié le 28 février 2022, modifié le 3 mars 2022.
Par Christophe Romei

Bienvenue au premier jour du MWC22, l’ère de la superconnectivité

Publié le 28 février 2022, modifié le 3 mars 2022.
Par Christophe Romei

Retrouvez les moments du discours d'ouverture du Mobile World Congress de Barcelone par le président de Telefónica et de la GSMA, José María Álvarez-Pallete, dans un monde qui n'est plus le même qu'avant 2020 ! Il a souligné que la technologie manque de valeurs...

Le MWC ouvre comme si le monde n’avait pas changé, entre une pandémie qui n’est pas finie, une guerre Ukraine-Russie condamné par la GSMA, (l’organisation qui a déclaré que le pavillon russe et les entreprises serait exclu de l’événement) et la publication du nouveau rapport du Giec sur les effets du réchauffement climatique. Pour ce dernier, “ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l’inaction, a averti Hoesung Lee, le président du Giec, dans un communiqué. Il montre que le changement climatique est une menace grave et croissante pour notre bien-être et la santé de cette planète. Nos actions aujourd’hui détermineront comment l’humanité et la nature s’adapteront aux risques climatiques croissants.” Un troisième volet, consacré aux moyens de limiter ce réchauffement, sera publié début avril. Inondations, pertes agricoles, vagues de chaleur… Voici ce qu’il faut retenir du document de référence, élaborée par 270 scientifiques de 67 pays.

Les réseaux télécoms sont certes au centre des usages, mais il va falloir réagir au contexte de notre époque avec des actions fortes et immédiates, pas seulement dans les annonces marketing du “greenwashing” ! On notera qu’il y a que très peu d’annonces immédiates sur le fait de réduire l’empreinte carbone chez les +800 opérateurs dans le monde.

Le président de Telefónica et de la GSMA, José María Álvarez-Pallete, a prononcé un discours inaugural avec beaucoup de franchise au Mobile World Congress (MWC), dont l’édition 2022 a débuté ce lundi à Barcelone, avec un message d’optimisme sur l’avenir et un avertissement “worried optimistic” sur le présent : “Technology gives us power to change and do more things, but that power can be used for good or bad”. Il a rappelé que “les êtres humains ne doivent jamais être catégorisés par leur accès à la numérisation. Il ne devrait y avoir aucune distinction entre ceux qui ont accès au monde numérique et ceux qui n’y ont pas accès.”

Il a décrit un monde avec des carrefours constants – “Est et Ouest – inégalité et égalité des chances – mensonges et vérité” – où il est important d’avoir des idées très claires, et il a souligné que de nombreuses personnes vivent dans la peur quotidienne et ont perdu confiance en elles-mêmes et en l’avenir, une situation qu’il a expliquée comme “la perte des valeurs” et le flou des frontières entre progrès technique et progrès moral. “Les convulsions du XXᵉ siècle et les événements déconcertants de l’aube du XXIᵉ siècle, comme ce qui se passe actuellement en Ukraine, nous ont rappelé que la technologie manque de valeurs”. “La technologie nous a permis de changer les choses et d’en créer beaucoup de nouvelles, mais c’est à nous de décider quoi et comment le faire”.

Lors de son discours, il a fait valoir que le rôle du secteur des télécommunications à l’ère de la superconnectivité sera encore plus déterminant. “Nous sommes la porte d’entrée vers l’avenir. Les télécommunications rendent possible tout ce qui est à venir. Rien ne se fera sans nous à l’ère numérique”, a-t-il prévenu. La vision de la GSMA est de libérer toute la puissance de la connectivité afin que les personnes, l’industrie et la société prospèrent comme dans l’éducation, les compétences numériques et l’employabilité qui sont des outils clés pour lutter contre la rupture des inégalités.

De plus, il a souligné l’importance de répondre aux besoins des opérateurs : “Nous respectons tous les acteurs de la nouvelle économie. Mais nous méritons aussi le respect. Il est impossible d’affronter les temps nouveaux avec les anciennes règles. Notre secteur ne demande pas des privilèges, juste de la justice”. “Le trafic de données augmente jusqu’à 50 % par an. Le défi de l’investissement est immense et mérite une attention particulière. La charge des investissements nécessaires pour gérer ce volume croissant de trafic devrait incomber équitablement à ceux qui l’imposent.”

Le monde numérique doit être un monde meilleur qui a les éléments de base pour progresser dans la transformation de la façon dont nous nous voyons et percevons les autres : collaboration, coopération, solidarité, responsabilité, durabilité et dignité. Pour offrir une nouvelle ère de superconnectivité, l’écosystème a besoin d’un nouveau cadre. Une nouvelle ère de collaboration hypersectorielle. Il a proposé un nouveau contrat social entre Science, Entreprise et Société.

Le président de Telefónica et de la GSMA a souligné le rôle fondamental du secteur des télécommunications dans la définition de la nouvelle ère numérique et du monde de la superconnectivité : “Le monde a besoin d’une industrie des télécommunications forte et durable. Rien de ce qui est à venir ne se fera sans nous. C’est nous qui avons la capacité et la responsabilité de construire les infrastructures, les réseaux du futur. Nous avons rendu et continuons à rendre possibles tous les nouveaux services numériques. Nous avons rendu et continuons de rendre la connectivité abordable. Nous avons numérisé et continuons de numériser le monde.”

Le président de Telefónica et de la GSMA a lancé un dernier appel à la collaboration et a exhorté les secteurs privé et public à renforcer leurs liens et à unifier leurs points de vue “afin qu’ensemble, nous soyons capables non pas de construire des murs, mais d’ouvrir des portes.”

Web3

José María Álvarez-Pallete a également souligné la rapidité avec laquelle le monde assiste à ces changements, accentués par les besoins créés par la pandémie. “Nous vivons dans une nouvelle ère, la révolution technologique la plus profonde de l’histoire de l’humanité. Son impact devrait être quatre fois plus important que celui de la révolution industrielle. Tout se passe à une vitesse incroyable. La pandémie a été comme une machine à remonter le temps qui accélère encore la numérisation et c’est irréversible”, a-t-il déclaré.

Cette nouvelle ère montre déjà son potentiel, mais les plus grands progrès restent à venir. Cela ne fait que commencer. La connectivité ultra large bande est déjà là. Les capacités de traitement et de stockage connaissent une croissance exponentielle et migrent vers le cloud. Les réalités virtuelle, augmentée et améliorée changent la façon dont nous vivons tout. L’Internet des objets et le Big Data produisent et traitent d’énormes quantités de données. Des changements comme la Blockchain, informatique quantique, cybersécurité, informatique de pointe et 5G autonome et intelligence artificielle vont créer un monde immersif qui est presque là avec le Web3 et le Métavers. Ils créent déjà des perturbations époustouflantes.

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