Apps mobiles : pourquoi vos API sont en danger

Image d'illustration. Silhouette d un hacker sur un toit à pékinADN
Longtemps négligées, les API des applications mobiles deviennent la faille préférée des cybercriminels. Face à des menaces plus rusées et internes, une refonte urgente des stratégies de sécurité s’impose.
Tl;dr
- Les applications mobiles exposent gravement les API d’entreprise.
- Les protections classiques restent inefficaces contre ces nouvelles menaces.
- Zimperium préconise des défenses intégrées côté client.
Applications mobiles : la nouvelle cible des attaques via API
Longtemps perçues comme un simple canal d’accès aux services numériques, les applications mobiles sont aujourd’hui au cœur de préoccupations majeures en matière de cybersécurité. Selon une récente étude menée par Zimperium, acteur reconnu de la sécurité mobile, le paysage des menaces s’est profondément transformé : désormais, ce sont les API – ces interfaces qui relient les applications aux systèmes d’information – qui constituent la principale porte d’entrée des attaques.
Des failles structurelles exploitées à grande échelle
Pourquoi une telle vulnérabilité ? Contrairement aux applications web, où la logique et les accès sensibles sont protégés derrière des infrastructures robustes, les apps mobiles embarquent leur propre code et leurs endpoints API directement sur des terminaux souvent insuffisamment sécurisés. De fait, il devient possible pour des cybercriminels d’accéder au code source, de manipuler ou cloner les applications, mais aussi d’intercepter puis de rejouer à volonté les interactions avec l’API. Il en résulte une exposition directe des données sensibles et une facilité déconcertante à contourner les mécanismes traditionnels comme le firewall, les passerelles ou même le contrôle des clés API.
En chiffres, l’analyse de Zimperium donne le vertige :
- Près de 33 % des apps Android et plus de 50 % des apps iOS exposent ouvertement des informations critiques via leurs API.
- Un appareil Android sur cinq serait confronté à un malware actif.
- Même dans le secteur financier, réputé prudent, près d’un tiers des applications Android restent vulnérables aux attaques « man-in-the-middle » malgré le SSL pinning.
L’insuffisance criante des protections classiques
Dans ce contexte mouvant, force est de constater que les solutions périmétriques classiques montrent leurs limites. Elles ne permettent pas d’endiguer des attaques orchestrées directement au sein du terminal utilisateur. Ce constat est partagé par Krishna Vishnubhotla, vice-président chez Zimperium, pour qui « les solutions traditionnelles échouent face aux menaces embarquées dans l’application elle-même ».
Nouveaux réflexes et recommandations stratégiques
Face à cette réalité inquiétante, deux axes prioritaires s’imposent selon Zimperium. D’abord, renforcer la protection interne des API en recourant à l’obfuscation du code et à la sécurisation en temps réel. Ensuite, mettre en place un système rigoureux d’attestation pour vérifier systématiquement que chaque appel provient bien d’une application authentique exécutée sur un appareil sain – exit clones ou émulateurs douteux.
À l’heure où le mobile occupe une place centrale dans la vie économique, ne pas revoir sa stratégie de sécurité autour de ces nouveaux impératifs reviendrait à ouvrir grand la porte à la prochaine vague de fraudes et fuites massives.