Apple et ses flops logiciels : analyse d’un échec récurrent

Image d'illustration. AppleADN
Malgré son génie matériel, Apple peine à imposer ses apps logicielles indépendantes. Retour sur une série d’échecs révélateurs et les raisons structurelles derrière cette fragilité souvent passée sous silence.
Tl;dr
- Clips et d’autres apps Apple n’ont jamais percé.
- Échecs liés à un positionnement flou et marketing discret.
- Apple réussit surtout quand software et hardware sont liés.
Quand Apple se heurte aux limites du software
Il arrive que même les géants trébuchent. Chez Apple, la liste des applications ayant connu un destin discret, voire avorté, ne cesse de s’allonger. Le dernier exemple en date ? Clips. Lancée en avril 2017, cette application ambitionnait d’offrir à tous un studio vidéo mobile avec effets de réalité augmentée, sous-titres instantanés et montage simplifié, dans un format vertical pensé pour les réseaux sociaux. Pourtant, en octobre 2024, la firme a annoncé, dans une indifférence quasi générale, la disparition de l’app pour 2025.
Une longue série de tentatives peu concluantes
Ce n’est pas un cas isolé : l’histoire récente de Apple est jalonnée de projets similaires. En parcourant la liste, on retrouve Ping, ce « réseau social musical » lancé en 2010, disparu deux ans plus tard faute d’usagers ; MobileMe, cloud personnel supplanté par iCloud après des débuts chaotiques ; ou encore iAd, la régie publicitaire maison, stoppée en 2016 faute de convaincre. On note également des services comme Apple News+, Game Center dans sa première mouture, ou même la toute première version d’Apple Maps, lancée dans la tourmente. Tous ces projets illustrent les difficultés de la marque à créer des services purement logiciels capables de s’imposer face à la concurrence.
Des causes d’échecs identifiables
Certains points reviennent systématiquement quand on analyse ces revers. Il serait tentant d’y voir un simple manque de chance, mais les experts évoquent plutôt :
- Un positionnement flou, souvent dicté par la volonté de répondre à une tendance plus que par l’innovation propre.
- L’absence de dimension communautaire forte — un terrain où Apple ne s’aventure guère.
- Une évolution trop lente face à des concurrents agiles.
- Un marketing timide, peu enclin à promouvoir des apps secondaires.
- La fermeture du système, qui bride parfois l’adoption large.
En somme, la stratégie logicielle du groupe semble plus défensive que véritablement disruptive.
Là où Apple excelle (et là où elle échoue)
Difficile toutefois d’ignorer que la marque reste imbattable lorsqu’il s’agit de concevoir des applications qui subliment son hardware : iMessage, FaceTime, ou encore Notes et Apple Music. Mais chaque fois qu’elle tente l’aventure logicielle autonome, surtout dans des univers exigeant une forte dynamique communautaire, le succès se fait attendre. Reste donc cette constante : chez Apple, le logiciel brille surtout lorsqu’il sert le matériel — et non l’inverse.