Les consommateurs préfèrent accéder au contenu via des applications, passant 57% du temps des médias numériques sur les applications pour smartphones et tablettes et seulement 34% sur les ordinateurs de bureau. (Données Comscore). La décision des consommateurs d’acheter un smartphone ou une tablette est motivée non seulement par les fonctionnalités offertes par l’appareil, mais également par les applications disponibles pour l’appareil. En échange d’un investissement important dans un appareil, les consommateurs s’attendent à avoir accès au contenu de leur choix.
La promotion de politiques garantissant la satisfaction des attentes des consommateurs est au cœur de la mission de l’App Coalition. Neuf sociétés d’applications mobiles lancent un nouveau groupe commercial pour peser sur les problèmes de politique technologique les plus controversés du pays comme la confidentialité ou la modération du contenu et soutenir des lois qui préciseraient exactement quel type de données peuvent être collectés auprès des utilisateurs et comment celles-ci peuvent être utilisées. Ils se sont donc regroupés pour affirmer leur indépendance vis-à-vis d’Apple et de Google. Priceline, OpenTable et Kayak de Booking Holdings, ainsi que Perry Street Software, qui exploite des applications de rencontres, font partie des membres fondateurs de l’App Coalition.
Ils ont lancé aux États-Unis une première action cette semaine appelant le Congrès à s’assurer que les startups puissent accéder à des prêts et des subventions destinés à aider les petites entreprises à surmonter la pandémie de coronavirus. Il est important que le Congrès américain reconnaisse que l’écosystème d’applications de plusieurs milliards de dollars reste vital dans le cadre des efforts globaux pour redémarrer et reconstruire l’économie.
Les entreprises sont confrontées à des questions de politique délicates concernant la confidentialité, la modération du contenu ou la concurrence, et les préoccupations de l’industrie croissante des applications divergent parfois de celles des plus grandes plates-formes et opérateurs de téléphonie mobile sur lesquels elles comptent.
D’ailleurs, les applications ont parfois été confrontées à vivre dans un monde façonné par les règles d’application écrites par Apple et Android de Google. Blix, l’un des membres fondateurs de la coalition, a essayé de contrer dans un procès Apple en l’accusant d’avoir copié la technologie brevetée de son application BlueMail, puis l’avait retirée de l’App Store pour étouffer la concurrence en violation de la loi antitrust.
L’Union européenne examine également la plainte de Spotify selon laquelle Apple impose des règles en constante évolution et des frais de 30% pour les applications concurrentes d’Apple Music. En 2018, Google a fait face à une amende antitrust de l’UE et a été condamné à modifier la façon dont il met les applications de recherche et de navigateur Web sur les appareils mobiles Android au détriment des concurrents.