Alerte santé : l’engouement pour les médicaments sur TikTok incite à l’automédication risquée
Des médicaments pour perdre du poids deviennent populaires sur les réseaux sociaux et certains patients renoncent à consulter un médecin et se basent sur les recommandations sur les réseaux sociaux, inquiétante dérive ! Plus de 27,8 millions de vues pour les medicaments. Les utilisateurs partagent des informations sur les médicaments, des conseils d'utilisation, des expériences personnelles et des défis liés aux médicaments.
Les réseaux sociaux, nouvelle vitrine des médicaments pour perdre du poids. Face à une population de plus en plus préoccupée par son poids, de nouveaux acteurs émergent dans le domaine de la santé. Des médicaments, tels que l’Ozempic de Novo Nordisk et le Mounjaro d’Eli Lilly, bien que destinés initialement à traiter le diabète, sont largement utilisés pour perdre du poids et gagnent en popularité sur les réseaux sociaux, notamment TikTok. C’est plus de 27,8 millions de vues qui impliquent des médicaments ou des pratiques dangereuses, entraînant des hospitalisations d’adolescents. Les utilisateurs partagent des informations sur les médicaments, des conseils d’utilisation, des expériences personnelles et des défis liés aux médicaments.
Les dangers des informations médicales sur les plateformes sociales comme TikTok ne sont pas à négliger. Le partage de contenu non vérifié peut s’avérer très risqué, car il a le potentiel d’induire les utilisateurs en erreur. Sans une source fiable, ces informations peuvent mener à des décisions imprudentes et dangereuses concernant la santé ce qui pousse certains utilisateurs a faire des auto-diagnostic et de l’automédication. Les vidéos qui mettent en avant certains médicaments peuvent présenter des produits qui ne sont pas disponibles dans tous les pays, créant ainsi des frustrations parmi les utilisateurs qui souhaitent accéder à ces traitements. Cette situation peut également inciter à des comportements à risque, comme l’achat de médicaments à l’étranger ou sur des marchés non réglementés, augmentant ainsi les risques pour la santé.
Face à ces enjeux, il est crucial de consulter des professionnels de la santé pour obtenir des informations médicales fiables et adaptées à chaque situation individuelle. On peut se demander si TikTok constitue un outil pertinent pour la recherche d’informations médicamenteuses. Cependant, il est essentiel de l’aborder de manière responsable et critique. Au T1 2024, TikTok compte plus de 1,5 milliard d’utilisateurs actifs par mois, dont 28% sont indiens, 16% américains et 15% brésiliens. L’utilisateur moyen passe 34 minutes par mois sur TikTok et ouvre l’application en moyenne 343,7 fois par mois. TikTok continue de croître et d’évoluer en tant que plateforme de médias sociaux majeure, avec un impact significatif sur le comportement des utilisateurs, le marketing et la société en général.
Une popularité exponentielle sur TikTok
En expérience édifiante dans la capacité des réseaux sociaux à influencer les comportements, la hashtag #Ozempic a enregistré plus d’« un milliard de vues » à la fin de l’année dernière. Plus de 2,2 millions de publications publiques ont été enregistrées sur YouTube, X et autres plateformes, dressant un tableau préoccupant du recours à l’automédication motivé par les réseaux sociaux.
Une aubaine financière
Pour ces influenceurs et les fabricants de médicaments, cela représente une opportunité financière considérable. Les prescriptions de ces médicaments, qualifiés de GLP-1, dépassent désormais un million par semaine. En janvier dernier, après avoir annoncé des ventes records de médicaments pour perdre du poids, l’action de Novo Nordisk a atteint un record, pour ensuite atteindre un nouveau sommet le mois dernier suite à la présentation de données préliminaires sur un nouveau médicament contre l’obésité potentiellement plus efficace que les traitements existants.
Préoccupation grandissante
Toutefois, cette tendance soulève d’importantes préoccupations. Il a été constaté que certains patients renonçaient à consulter un médecin et se basaient plutôt sur les recommandations qu’ils trouvaient en ligne. Contrairement aux publicités sur les médicaments, les publications sur les réseaux sociaux ne sont pas tenues de décrire les effets secondaires d’un médicament, de suggérer d’autres ressources ou d’exhorter les personnes à consulter leur médecin.
Novo Nordisk et Eli Lilly ont critiqué cette situation, déplorant que les médias sociaux représentent la perte de poids comme un problème essentiellement cosmétique et minimisent l’obésité comme une maladie grave. Il est indispensable d’aborder cette question avec sérieux et responsabilité, car la santé de nombreuses personnes est en jeu.