Publié le 24 juin 2022, modifié le 4 juillet 2022.
Par Christophe Romei

L’histoire d’un pionnier de RIM à BlackBerry

Publié le 24 juin 2022, modifié le 4 juillet 2022.
Par Christophe Romei

Nous allons vous raconter un morceau d’histoire d’une marque emblématique de l’industrie du mobile, BlackBerry, elle a été conçue et commercialisée par une société canadienne anciennement connue sous le nom de Research In Motion, ou RIM fondée en 1984.

Raconter un morceau d’histoire d’une marque emblématique de l’industrie du mobile n’est pas simple, surtout en 30 mn pour plus de 30 ans de business ! BlackBerry, elle, a été conçue et commercialisée par une société canadienne, anciennement connue sous le nom de Research In Motion, ou RIM, fondée en 1984. Elle a été incontournable jusqu’en 2016, année où elle arrête de construire des smartphones. La marque avait quatre piliers principaux : l’autonomie de la batterie, la frappe, la sécurité et la compression. À son apogée, BlackBerry détenait plus de 50 % de part de marché sur le territoire américain et 20 % sur le marché mondial des smartphones. Elle vendait plus de 50 millions d’appareils par an.

Nous avons passé en revue les dates phares de son histoire. Nous vous racontons aussi ce qu’elle fait en 2022 et vous allez être surpris en écoutant le podcast !

Le premier produit qui a été créé était un appareil qui permettait à un utilisateur mobile d’accéder à plusieurs comptes de messagerie. Ils l’ont appelé “DigiSync Film KeyKode Reader”.

Quelques dates clés

En 1991, ils ont créé Mobitex, le premier réseau étendu de données sans fil conçu spécifiquement pour l’Amérique du Nord. Dans les années 90, les adultes, les préadolescents et les adolescents se précipitaient vers les téléphones et les cabines téléphoniques pour appeler les numéros affichés par des petits appareils, des pager. Ce petit boîtier que vous accrochiez à votre ceinture permettait de recevoir uniquement des messages, très pratique pour être joint, mais pas d’y répondre. Mike Lazaridis et Jim Balsillie, les PDG de Research In Motion (fabricant du BlackBerry) ont eu une idée de génie, ça semble évident maintenant, mais c’était vraiment révolutionnaire à l’époque. Et si vous pouviez renvoyer un message depuis les pagers ?

En 1996, RIM lance alors son premier appareil appelé Inter@ctive Pager, également connu sous le nom de RIM 900. Il permettait aux utilisateurs de recevoir et d’envoyer des messages sur Internet via le réseau mobile. Le 900 pouvait fonctionner avec une pile pendant trois semaines et comportait un clavier qwerty presque complet.

En 1997, il lance le 850 et adopte la marque BlackBerry pour son produit qui a été choisie parce que ces touches ressemblent aux petites baies globuleuses d’une mûre. Beaucoup se souviennent peut-être que pendant l’attaque du 11 septembre, les pager BlackBerry sont restés opérationnels même après la panne de l’infrastructure téléphonique, permettant aux premiers intervenants de recevoir des informations critiques sur la nature de la catastrophe et où ils devaient se rendre pour l’atténuer.

En 1998, Le 950 se vendait 360 $ avec des forfaits à partir de 25 $ par mois via BellSouth. La marque fait une déclaration audacieuse : le courrier électronique est l’avenir.

En 2000, la société a lancé son premier téléphone mobile, le BlackBerry 957, qui proposait des fonctionnalités permettant d’envoyer des emails et d’accéder à Internet grâce à son clavier QWERTY, BlackBerry a connu un succès immédiat auprès des dirigeants du monde entier, des cadres d’entreprise et des célébrités. Posséder un appareil BlackBerry était un symbole de statut social et la « dépendance au CrackBerry », bien réelle, était une référence de la culture pop. Barack Obama a été le premier président US à avoir un Blackberry, il a d’ailleurs notoirement refusé d’abandonner son Blackberry lorsqu’il a pris ses fonctions à la Maison Blanche. David Cameron était également un fan lorsqu’il est devenu Premier ministre, et Kim Kardashian faisait partie des célébrités qui ont soutenu l’entreprise.

En 2001, le cloud tel que nous le connaissons aujourd’hui n’était qu’une idée sur un tableau blanc (et personne ne l’appelait “le cloud”), mais les clients de BlackBerry commençaient à goûter des morceaux de l’expérience. L’originalité des BlackBerry tient aux serveurs centraux qui poussent les e-mails et les messages vers les abonnés, au lieu d’attendre qu’ils tentent de les télécharger.

En 2004, RIM fête ses 20 ans et dépasse le million d’abonnés à ses appareils. À la fin de cette même année, elle compte plus de deux millions d’abonnés.

En 2007, lors du lancement de l’iPhone, l’entreprise a une capitalisation boursière de plus de 67 millions de dollars. Le nombre d’abonnés à ses smartphones atteint 10 millions.

En 2008, BlackBerry lance sa marketplace App World pour concurrencer l’App Store d’Apple, mais aussi la Gamme Bold avec le 9000, cette gamme à des matériaux nobles, comme le cuir, le fibre de carbone, le métal, de superbes smartphones. (Celui de la pochette du podcast)

En 2010, RIM dépasse les 40 millions d’utilisateurs et livre son 100 millionième smartphone. Elle achète la société QNX Software Systems, basée à Ottawa, qui deviendra plus tard un élément clé de son activité logicielle. La part de marché en baisse au deuxième trimestre 2011 est passée en un an de 19 % à 12 % avec un cours en Bourse qui s’effondre et ne pèse plus que 12,5 milliards. Ci-dessous, une vidéo lors du Web10 avec Christopher Smith, Senior Director, Blackberry Development Platform qui montre que les failles étaient présentes (facile avec le recul) notamment le fait d’avoir 4 SDK différents pour leur communauté de développeurs, de se disperser sur la distribution des applications sur d’autres stores, y compris la fragmentation de 2 OS qui va apparaitre avec leur tablette PlayBook. Au final, cet OS QNX les sauvera quelques années plus tard 🙂 Il défend aussi une vision ouverte du développement d’application, de la distribution, ce qui était le contre-pied à Apple…

En janvier 2013 – BlackBerry lance le BlackBerry Z10, tactile, y compris le clavier. C’est un lancement mondial avec un nouvel OS BB10. Le smartphone embarque le Top des 1 000 applications les plus utilisées. La marque a lancé un SDK qui permet en quelques jours de passer d’une app Android à une app BB10. Mais cette même année, Apple a vendu plus de téléphones en un week-end que BlackBerry dans un trimestre. Comme Nokia, ils ont mis du temps à réagir au tactile alors que les premières rumeurs du tactile chez BlackBerry date de 2008. Même après l’entrée en compétition de l’iPhone en 2007 et du système d’exploitation Android de Google en 2008, BlackBerry n’était certainement pas voué à l’échec. En fait, BlackBerry a continué à dominer le marché des smartphones jusqu’en 2010, alors qu’il détenait encore plus de 40 % du marché national et près de 20 % du marché mondial.

En fin de compte, c’est une combinaison de réactions lentes au marché, d’une concentration sur le mauvais marché final, d’incompréhension de la proposition de valeur du smartphone et de mauvaise exécution qui a scellé le destin de BlackBerry.

Depuis 2016

En 2016, BlackBerry va cesser de fabriquer des smartphones et confier l’ensemble du développement et de la fabrication du matériel à des partenaires extérieurs. BlackBerry va pivoter et devenir incontournable dans deux industries, la sécurité qui a été toujours mise en avant depuis le début et l’automobile. Au cours de l’année 2021, les solutions BlackBerry ont empêché plus de 165 millions de cyberattaques via des malwares. L’entreprise possède plus de 2 000 brevets sur le sujet. La société sécurise plus de 500 millions de terminaux !

Le logiciel BlackBerry QNX est désormais intégré dans plus de 195 millions de voitures en circulation aujourd’hui. Ce sont 9 des 10 plus grands constructeurs automobiles, y compris 23 des 25 constructeurs de véhicules électriques au monde. Ils ont récemment créé avec Amazon le projet Blackberry IVY pour développer une plateforme de données pour les voitures intelligente. Le virage de BlackBerry a été un succès.

Infobip soutient le podcast 135grammes, il est le leader mondial en matière de technologies de communication omnicanale depuis 15 ans. La suite logicielle et l’accompagnement d’Infobip permettent aux marques d’orchestrer chaque étape du parcours Client grâce à des interactions contextualisées sur les canaux de prédilection des consommateurs (SMS, Email, Voice, Push notification, LiveChat, WhatsApp, Facebook Messenger, Viber, Instagram, Twitter, etc).

Le podcast 135 Grammes est disponible sur les plates-formes :

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