Publié le 30 septembre 2015, modifié le 6 avril 2016.
Par Patrice Slupowski

Transformer la santé par le numérique 1/2

Publié le 30 septembre 2015, modifié le 6 avril 2016.
Par Patrice Slupowski

Tous les médecins ont beau répéter que, pour se sentir bien, il suffit d’être en bonne santé et que cela suppose de respecter quelques règles simples

Le 21e siècle n’est plus celui des épidémies du passé – même si le Sida progresse encore et qu’Ebola revient à chaque épisode de façon encore plus effrayante – il est probablement par contre le siècle au cours duquel, il y a une chance unique de donner accès au plus grand nombre à tous les bienfaits de ce progrès.

Sans chercher tout de suite à utiliser toutes les techniques de pointe, il est frappant de constater que certaines connaissances des années 50 ne sont toujours pas pleinement appliquées. Tous les médecins ont beau répéter que, pour se sentir bien, il suffit d’être en bonne santé et que cela suppose de respecter quelques règles simples : rester à l’écart des addictions, marcher 8.000 à 10.000 pas par jour, dormir 7 à 9 heures par nuit et se contenter de 2.000 à 2.500 calories par jour.

Le bien-être ainsi défini, serait une notion objective, donc une affaire de chiffres, impossible à compter, à mémoriser ou à suivre pour un homo sapiens mais tellement accessibles pour un homo augmentus. Avec un petit bracelet qui compte les pas et mesure le sommeil, qui incite à bouger un peu quand on a passé trop de temps assis derrière son bureau, on peut aider nombre d’individus à changer de comportement, pour peu qu’il y ait, au-delà du gadget électronique, un vrai service qui, au quotidien, vienne rappeler l’utilité du dispositif.

Ce changement de comportement coaché par un ou plusieurs objets connectés, c’est LA killer-app de l’internet des objets, c’est lui qui motive à lui tout seul les investissements qui devraient être faits pour s’équiper, c’est lui qui permet de faire la première démonstration de l’amélioration des pratiques et du comportement humain par l’objet.

« Je me mesure donc je me connais, je me connais donc je m’améliore » : cet adage fonctionne dans le monde du sport depuis toujours, et il mérite d’être enseigné à tous, de façon progressive et répétitive.

Quiconque a expérimenté la différence de bien être entre l’état de manque de sommeil et le fait d’avoir pleinement rechargé les batteries peut en témoigner. Bill Clinton, lui-même, deux fois président des États-Unis confiait qu’il avait commis la plupart de ses erreurs, parce qu’il était fatigué.

Au-delà de ces premiers objets assez simples basés sur des accéléromètres, on voit aussi apparaitre des premiers spectrographes de masse accessibles, des petits calculateurs qui analysent immédiatement un aliment pour révéler sa composition, sa teneur en graisses ou en sucres, la présence de toxiques ou d’allergènes. Demain, en reliant ces terminaux à un smartphone on saura immédiatement indiquer à quelqu’un comment intégrer l’aliment dans un programme alimentaire quotidien harmonieux et sans régime. Ce sont les mêmes spectrographes qui pourraient détecter les médicaments falsifiés, partout où les autorités sont dépassées par les trafics.

Au-delà de l’apprentissage de ces règles – si simples à comprendre mais si compliquées à faire entrer dans le quotidien sans « coach numérique » dans la poche – les rapports de l’Homme à son milieu de vie sont également un sujet de santé. On voit émerger un triangle nutrition-santé- environnement dans lequel le numérique peut également apporter des améliorations significatives par les objets aussi bien que par le Big data, dès lors que l’on peut utiliser les gigantesques gisements de données produits par l’internet des objets. Les datasets seront systématiquement anonymisés pour la recherche de « patterns », cette démarche combinatoire mathématique, où les data scientists attendent le moment où ils vont avoir le plaisir de recevoir, presque par hasard, la pomme de Newton sur la tête pour découvrir des corrélations.

à suivre….

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