Publié le 23 février 2017, modifié le 29 septembre 2020.
Par La Rédaction

Tendances Telco qui marqueront l’Afrique en 2017

Publié le 23 février 2017, modifié le 29 septembre 2020.
Par La Rédaction

Deloitte dévoile son étude dédiée aux évolutions d'usage, de consommation et de marché en Afrique dans le secteur des technologies, médias et telco

Désormais la deuxième région économique du globe, l’Afrique possède la croissance la plus rapide derrière l’Asie. Essor de la classe moyenne, forte croissance démographique et prédominance des jeunes, urbanisation galopante, adoption des nouvelles technologies… sont autant d’indicateurs favorables au développement de la consommation en Afrique. L’Afrique deviendra la destination prioritaire des investissements à l’international des sociétés européennes de distribution et de biens de consommation d’ici à 2017.

5 piliers favorables au développement de la consommation en Afrique

Dans l’économie de la consommation mondiale, l’Afrique joue ses atouts. Un certain nombre d’indicateurs convergent pour faire de ce continent un acteur de premier plan dans ce secteur :

Une croissance exponentielle de la population : une personne sur cinq dans le monde sera originaire d’Afrique en 2025. Le nombre d’habitants en Afrique devrait passer d’un à deux milliards en 2040.
L’essor de la classe moyenne (personnes vivant avec 2 à 20 dollars US/jour) : +33 % d’ici 2030 et +68 % d’ici 2060
La part de la jeunesse de l’Afrique : les Africains âgés de 15 à 24 ans, dont le nombre augmentera de 57 % d’ici 2030, représenteront une part importante de la classe moyenne émergente. Ils aspireront à un plus grand choix de produits alimentaires, de produits de consommation, de loisirs ainsi qu’à une plus grande connectivité.
Une urbanisation galopante : d’ici 2024, 64 villes auront plus d’un million d’habitants, contre 50 aujourd’hui.
L’adoption rapide des technologies numériques : la pénétration des abonnements mobiles atteindra 97 % d’ici 2017, contre 72 % en 2014. Environ un jeune Africain sur cinq a déjà acheté un produit ou un service avec son téléphone mobile.

Deloitte dévoile son étude dédiée aux évolutions d’usage, de consommation et de marché en Afrique dans le secteur des technologies, médias et télécommunications (TMT) en 2017.

– Début 2017, le nombre d’appareils dotés d’un lecteur d’empreintes digitales atteindra pour la première fois 50 millions en Afrique
– En 2017, il y aura plus de 10 millions d’attaques par “déni de service distribué” (DDoS) dans le monde
– En 2017, plus de 300 millions de smartphones, soit plus de 20% des téléphones qui seront vendus dans le monde, seront dotés de fonctions intégrées de “machine learning”
– D’ici 2020, une croissance moyenne annuelle de plus de 60% du marché des services de navigation intérieure sera observée en Afrique
– En 2017, les phablettes low cost cannibalisent les tablettes en Afrique
– D’ici à la fin de 2018, les modèles de consommation souples, ou “IT as a service”, représenteront 35% des dépenses en informatique dans le monde.

La sécurité biométrique franchit le cap du milliard dans le monde et 50 millions en Afrique

Début 2017, le nombre d’appareils dotés d’un lecteur d’empreintes digitales atteindra pour la première fois le milliard dans le monde et 50 millions en Afrique. Chaque capteur actif sera utilisé en moyenne 30 fois par jour, ce qui représentera plus de 10 000milliards d’activations à l’échelle mondiale pendant l’année. D’ici à 2020, un utilisateur aura en moyenne 200 comptes sur des applications et sites : l’enjeu sera d’assurer une authentification rapide et sûre.

L’émergence en Afrique des smartphones low-cost incluant la sécurité biométrique est un important catalyseur pour la généralisation de la technologie biométrique dans les années à venir. Plusieurs secteurs seront concernés, notamment la modernisation de l’identification nationale et l’état civil comme au Gabon et au Cameroun à l’heure actuelle.

Les attaques par DDos entrent dans l’ère du térabit. Une préoccupation économique croissante en Afrique au vu de l’explosion du trafic de données

De manière générale, les attaques par “déni de service distribué” (DDoS) seront plus nombreuses, plus fortes et plus difficiles à contrer en 2017. Une attaque par mois en moyenne sera avec un débit qui dépassera le terabit par seconde. Nous estimons qu’il y aura plus de 10 millions d’attaques de ce type dans le monde en 2017.

En Afrique, la cybersécurité est une préoccupation économique croissante notamment avec le développement rapide des réseaux 3G/4G et un modèle d’usage numérique basé essentiellement sur le mobile. La cybercriminalité a coûté l’an passé au Kenya, 0,28% de son produit intérieur brut (PIB) contre 0,07% en moyenne pour les autres pays du continent. Fin 2016, une attaque DDoS sur les entreprises gérant le câble sous-marin reliant le Liberia à Internet a paralysé toute une économie.

La sécurité avant tout : la route vers les voitures autonomes commence par un arrêt. La percée des véhicules à freinage automatique d’urgence sera progressive en Afrique

2017 marquera l’essor des systèmes de freinage automatique d’urgence. En 2022, aux Etats-Unis, ils représenteront près de 100% des nouveaux véhicules vendus. Le freinage automatique d’urgence constitue la plus grande percée en matière de sécurité automobile depuis la ceinture de sécurité. Le système sera si répandu, abordable, prisé par les consommateurs et efficace en matière de sécurité routière qu’il pourrait ralentir l’adoption des voitures entièrement autonomes. Les véhicules à freinage automatique devraient réduire d’au moins 16% les décès causés par les accidents de la route aux Etats-Unis.

Avec un taux de mortalité le plus élevé au monde, la sécurité routière constitue un enjeu clé pour le continent africain. Les accidents de la route ont été responsables de plus de 300 000 décès en 2016. D’ici 2030, les analystes projettent le nombre de victimes à 600 000. Est-ce que le freinage automatique d’urgence, plus grande percée en matière de sécurité routière depuis la ceinture de sécurité, permettra d’atténuer le nombre d’accidents de la route en Afrique ?


La technologie 5G : une révolution en évolution, même en 2017. La 4G améliorée, un avant-goût du potentiel de la 5G en Afrique

Des avancées importantes et tangibles vers le déploiement de la cinquième génération des réseaux sans fil, la 5G, seront accomplies en 2017. Ils ne seront probablement pas proposés dans leur intégralité avant 2020. Cependant, les opérateurs déploieront sous peu les réseaux 4G améliorés, appelés LTE-Advanced (LTE-A) et LTE-A Pro, qui offriront des vitesses de téléchargement plus rapides et donneront un avant-goût du potentiel du réseau 5G.

En 2016, la 4G-LTE a été déjà déployée dans plus de 24 pays d’Afrique par divers opérateurs nationaux. Seule l’Afrique du Sud a entamé pour l’instant le déploiement de réseaux 4G améliorés, appelés LTE-Advanced (LTE-A), qui offriront des vitesses de téléchargement plus rapides et donneront un avant-goût du potentiel du réseau 5G. Les priorités sur le continent africain pour les prochaines années seront de rentabiliser les investissements en connectivité récemment réalisés et de développer les usages numériques.

L’intelligence d’avant-garde : l’apprentissage machine devient mobile

En 2017, plus de 300 millions de smartphones, soit plus du 20% des téléphones qui seront vendus dans le monde, seront dotés de fonctions intégrées de ” machine learning ” qui permettront d’exécuter des tâches importantes, même hors ligne. Cette avancée aura d’importantes répercussions non seulement sur la confidentialité et la sécurité au quotidien pour les utilisateurs, mais surtout dans les interventions en cas de catastrophe, la cybersécurité future des objets connectés et la santé.

En Afrique, plusieurs types d’applications mobiles intelligentes basées sur le ” machine learning ” se développent dans les domaines de la santé et de la sécurité. En Ouganda par exemple, un groupe de développeurs d’intelligence artificielle utilise le ” machine learning ” et le mobile pour développer des solutions de bio-surveillance, de suivi de maladies agricoles et de diagnostic médical.

La navigation intérieure : la dernière frontière de la navigation numérique

Les fonctions de navigation numérique seront utilisées de manière croissante à l’intérieur des bâtiments, avec des indications très fines. Les balises des satellites, du Wi-Fi et de la technologie Bluetooth permettront ainsi aux smartphones d’orienter les utilisateurs dans un centre commercial ou un aéroport par exemple.Une forte croissance du marché des services de navigation intérieure en Afrique est prévue d’ici 2020 (avec un taux de croissance annuel de plus 60%). Celle-ci constitue le segment avec la plus forte croissance du marché des ” Location Based Services ” en Afrique.

La société des Aéroports de l’Afrique du Sud a par exemple initié le déploiement de la cartographie intérieure de tous leurs aéroports afin qu’elle soit utilisée en intérieur à travers son application mobile.


La tablette a-t-elle connu son apogée ? Les phablettes ” low cost ” cannibalisent les tablettes sur le continent

En 2017, les ventes de tablettes seront inférieures à 160 millions d’unités dans le monde, soit une baisse d’environ 10% (178 millions d’unités vendues en 2016), ce qui donne à penser que le pic de la demande a été atteint. Les chiffres varient selon les pays, mais trois appareils grand public ont actuellement une bonne longueur d’avance sur la tablette en ce qui concerne leur popularité auprès des utilisateurs : les ordinateurs, les smartphones et les téléviseurs.

En Afrique, le smartphone reste le terminal privilégié de par son accessibilité. En outre, l’émergence de phablettes ” low cost ” semble cannibaliser les tablettes sur le continent. On note toutefois le maintien de la croissance des ventes de tablettes et PC détachables destinés à l’alphabétisation numérique et l’émergence de constructeurs africains de tablettes dédiées à des usages spécifiques à l’instar du congolais VMK, de la tablette éducative Ivoirienne Qelasy, ou de la tablette Sénégalaise Weeby dédiée aux petits commerçants.

Les solutions ” IT as a service ” : Le créneau de 500 milliards de dollars

D’ici fin 2018, les dépenses mondiales liées aux modèles de consommation souples, ou “IT as a service”, seront supérieures à 547 milliards de dollars US dans le monde, soit 35% des dépenses en informatique. Ils représenteront plus de la moitié des dépenses mondiales d’ici 2020. Le marché Africain est fortement demandeur de solutions “IT as service”. Néanmoins le développement de ce type de solution est fortement tributaire de la qualité des infrastructures d’énergie et des télécoms.

Lire aussi