Publié le 15 janvier 2010, modifié le 15 juillet 2020.
Par La Rédaction

10 tendances mobiles pour 2010

Publié le 15 janvier 2010, modifié le 15 juillet 2020.
Par La Rédaction

Depuis 10 ans, le mobile a changé notre façon de communiquer et de vivre. Dans les 10 prochaines années, il va changer la façon dont les entreprises font du business, dans le prolongement de la révolution Internet.

Puisqu’il est de saison de faire quelques prédictions, ne comptez pas sur moi pour dire que 2010 sera l’année du mobile. Tout simplement parce que les transformations qu’engendre le mobile sont trop profondes pour être limitées à une année. Il s’agira certainement d’une année charnière et d’une transition clef pour la décennie qui s’ouvre.

Voici donc une liste non exhaustive des tendances qui devraient marquer l’année 2010 :

Les entreprises vont commencer à (re)définir leur stratégie mobile. De nombreuses marques (et de plus en plus de collectivités) ont commencé à tester l’utilisation du canal et du média mobile pour interagir avec leurs consommateurs (ou avec les citoyens) mais de façon encore assez désordonnée en testant des queues de budgets Internet ou en lançant une application. Beaucoup commencent à réaliser que le mobile permet de générer des revenus directs (1M$ en quelques semaines pour Pizza Hut via son appli iPhone) et indirects mais aussi de réduire les coûts. Il ne suffit pas de développer une application: encore faut-il savoir comment la faire évoluer et s’il faut la porter dans d’autres environnements, et surtout quelles autres technologies utilisées pour toucher un plus large public. Il est temps de définir une roadmap mobile pour les années à venir!

Le buzz autour des applications va continuer mais l’Internet mobile va redevenir à la mode. L’arrivée de Flash et du html 5, l’amélioration des technologies liées aux navigateurs mobiles et l’audience croissante de l’Internet mobile, vont progressivement réduire le bénéfice des applications. Elles permettront toujours une meilleure intégration avec les terminal et avec l’OS (GPS, appareil photo, carnet d’adresses…), un meilleur accès aux contenus offline et la gestion de notification push gratuite (pour Apple).<

Les applications stores vont continuer à fleurir mais aucune ne rivalisera vraiment avec Apple en 2010. Beaucoup d’opérateurs vont dévoiler leurs plans, OVI sera relancé, Android Market va se développer rapidement mais la plupart des nouvelles boutiques auront dû mal à emerger cette année, pour ne pas dire que certaines péricliteront dans les années à venir.

La fragmentation du marché est là pour durer. Au-delà de la multiplication des app stores et malgré une consolidation inévitable, l’environnement mobile va rester fragmenté. Android se développera à vitesse grand V, poussé par les opérateurs (notamment Bouygues en France) mais ne sera pas une plate-forme uniforme. Pour différencier leurs produits, les marques comme Samsung, LG ou Motorola vont rendre plus complexe le développement de services basés sur Android. Samsung commercialisera Bada, son système propriétaire alors que Nokia lancera un nouveau téléphone sous l’environnement Maemo…

La lutte pour la part de marché entre les constructeurs de terminaux sera sanglante. Les opérateurs vont commencer à remettre en cause la profitabilité de l’iPhone. Après l’exclusivité, une nouvelle bataille juridique devrait s’ouvrir sur la distribution du téléphone phare d’Apple. RIM en tête avec sa popularité croissante auprès des cibles jeunes, les constructeurs vont s’attaquer aux marchés des QMDs (Quick Messaging Devices). LG devrait enfin dévoiler une ligne de “smartphones” et ambitionne de vendre 140M de terminaux en 2010 (+20%yoy). Samsung devrait renforcer ses positions et on aurait tort d’oublier Nokia, le leader du marché mondial, qui doit certes se renouveller profondément sur le segment des terminaux tactiles et sur son positionnement dans les marchés matures (Europe et US en particulier) mais qui ambitionne de vendre la bagatelle d’un demi milliard de téléphones cette année.

La pub sur mobile va croître significativement mais le marché restera faible en valeur absolue. Etre dans le top 25 des applis ou obtenir une audience significative sur le web mobile supposent de faire des efforts de merchandizing et de promotion. En conséquence, les dépenses médias des annonceurs vont progressivement migrer du poste “développement/création” vers le poste “achat d’espace”. Pour autant, on parle au mieux d’un petit marché de quelques dizaines de millions d’euros, que vont devoir se partager de nombreuses régies…Les rachats en cascade (AdMob pour 750M$, Quattro pour 275M$ et ceux à venir…Jumptap? InMobi? Millenial?4th Screen?) ne doivent pas tromper sur la réalité du marché aujourd’hui et témoigne seulement d’un potentiel de croissance à long terme.

L’innovation dans les paiements sur mobile va s’accélérer. Maintenant qu’elles commencent à avoir une présence mobile, les marques vont vouloir passer d’une logique de service à une logique de transaction. L’essentiel ne viendra pas du NFC (malgré quelques nouveaux terminaux et la “répétition générale” de Nice) mais des micro-paiements (biens virtuels…), de l’application billing (les concurrents d’Apple et notamment Android Market vont s’ouvrir à la facturation opérateurs) et des paiements à distance (transactions e-commerce depuis les smartphones, m-parking, m-ticketing)  ancrés dans les usages quotidiens. Il va être intéressant de surveiller certaines start-ups (Zong, Square…) mais aussi Apple, qui a le potentiel de challenger le marché avec une offre en propre.>

La localisation va devenir un enabler plus qu’un service à part entière. Dans le jargon telecom, les LBS (location-based services) font référence principalement aux services de géo-localisation type cartes et navigations. Avec Google Maps Navigation gratuit, les opérateurs vont avoir encore plus de mal à faire payer pour leurs offres. En revanche, la localisation va offrir de nouvelles opportunités de services autour du marketing, du commerce et des réseaux sociaux mobiles. Il faut s’attendre à de nombreuses innovations basées sur la réalité augmentée, sur des services de réseaux sociaux géo-localisés comme Foursquare ou Rummble et du mobile couponing.

La convergence entre téléphones mobiles et médias sociaux va entrer dans une nouvelle phase. L’intégration des réseaux sociaux dans le carnet d’adresses des téléphones mobiles va devenir une fonctionnalité de base des nouveaux terminaux. Pour ne pas perdre la relation avec leurs clients et s’adapter aux nouvelles formes de communication, les opérateurs doivent réagir et vont lancer d’ambitieux projets à l’image de Vodafone 360. Les marques et les distributeurs vont offrir aux consommateurs la possibilité d’accéder aux revues consommateurs (et idéalement de ceux qui font partie de votre réseau social et dont vous suivez plus facilement les recommandations) depuis leurs mobiles au moment de l’acte d’achat.

La TV mobile live va être à nouveau sur le devant de la scène avec la Coupe du Monde de Foot en Afrique du Sud. Après l’Italie en 2006, Pékin 2008, les promoteurs des technologies broadcast vont à nouveau promouvoir leur solutions. Cela aura un effet très limité et permettra au mieux de  jouer un rôle de catalyseur pour la vidéo à la demande mais ne changera pas le fait que les jeux sur mobile resteront les contenus mobiles les plus générateurs de revenus.

Thomas Husson pour servicesmobiles.fr

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