Publié le 29 juin 2012, modifié le 16 mars 2015.
Par La Rédaction

l’iPhone, Invention de l’année 2007, retour sur 5 ans vu par des Pros de l’industrie du mobile

Publié le 29 juin 2012, modifié le 16 mars 2015.
Par La Rédaction

Depuis 2007 l’eau est passé sous les ponts, le temps s’écoule vite…… !! en Juin de cette année il y avait le lancement de Yahoo Go Mobile, on parler de TV mobile avec la norme DVB-H, le 3GSM devenait le Mobile World Congress, les premiers habillages de Portail mobile sont lancés, on parler du MVNO Ten, de m-commerce en Corée du Sud chez SK-Telecom…..et le post du lendemain du lancement ” Get Ready for iPhone”  (Archives 2007 de servicesmobiles)

Dans une interview de Steve Job dans le magasine Fortune, il a parlé de la naissance de l’iPhone :

“…Nous avions la technologie, la capacité de miniaturisation apprise avec l’iPod. Nous avions le système d’exploitation du Mac. Personne n’avait pensé à mettre dans un téléphone un système d’exploitation aussi sophistiqué que Mac OS X, et c’était justement la vraie question. Nous avons eu un gros débat en interne sur notre capacité à y arriver ou pas. Et c’était l’un de ces moments où j’ai du trancher. On y va, on va essayer. Les meilleurs ingénieurs en logiciel disaient que c’était impossible alors on leur a donné le feu vert. Et ils ont reussi.”

Ce fut une rupture technologique.

Voici le retour sur 5 ans vu par des Pros de l’industrie du mobile :

Avant de créer Dismoioù, j’ai eu l’occasion de développer les services mobiles d’information trafic des opérateurs de téléphonie mobiles. A cette époque, les technologies utilisées étaient : wml, xhtml, i-html et J2ME. Pourtant, au lancement de Dismoioù il n’était pas question de développer une version mobile tellement l’expérience précédente avait été douloureuse. En effet, l’ergonomie des téléphones de l’époque et le comportement des opérateurs (stratégie de wall-garden, de monétisation des APIs de localisation…) rendait l’aventure très risquée.
L’arrivée de l’iPhone a tout changé en offrant à la fois une ergonomie exceptionnelle et un accès (presque) direct aux consommateurs. Le succès ne dépendait plus du bon vouloir de tel ou tel responsable chez l’opérateur mais de la qualité de l’application ! Après quelques hésitations, nous avons décidé de développer une première app (à cette époque il n’y avait même pas de SDK de cartographie). Bien nous a pris, car nous avons eu très vite davantage de succès que sur le web et – encore mieux – les retours des utilisateurs sur l’app store nous indiquait ce que nous devions améliorer !
L’iPhone, rapidement imité (pas égalé ?!) par le reste de l’industrie a définitivement bouleversé, pour le mieux, l’écosystème des services mobiles. Gilles Barbier Maximiles
 
l’iPhone d’Apple a permis de démocratiser les smartphones – longtemps réservés aux seuls hommes d’affaires – en touchant une large population. Aujourd’hui, la France compte plus de 20 millions de mobinautes contre 40 millions d’internautes et nous le devons en grande partie à ce produit. En matière de business model, Apple a été moins innovant puisqu’ils ont recyclé celui de l’i-Mode japonais, lui même inspiré d’un certain… Minitel. On pourra se consoler en se disant que la culture télématique reste vivace en France puisque les jeunes pousses haxagonales sont parmi les principales contributrices de l’App Store Jérôme Bouteiller NetMediaEurope

Un décollage des usages mobiles (l’année du mobile, c’était bien là)! Une remise en cause de nombreuses industries : musique, médias, opérateurs, publicité. Certains étant plus rapides que d’autres à s’adapter et le sentiment d’entrer dans une nouvelle ère. Une fascination de la part de tous les marketers sur la planète, tant l’innovation et l’execution sont parfaites entre le mix produits, prix, communication et distribution. Toujours pas démenties ni dépassées. Olivier Milcent Momac

iPhone a vraiment rendu possible la creation de success storieS , au pluriel.

Avant l’iphone, les marques / les fournisseurs de contenus  /developpeurs devaient reflechir au singulier dans un environnement technologique fragmente (developppement sur wap pour sony ericsson etait completement different du developpement pour nokia ou motorola par exemple): Quelle va etre la killer app sur laquelle investir  ?
L’iphone a cree un ecosysteme de killer appS et a permis d’harmoniser (initialement ) et de realiser des economies d’echelle en terme de developpement, permettant de ne pas avoir a prendre de risque sur une app seulement. merci iphone (et maintenant android) Vincent Sider BBC Worldwide

Au delà de la performance technologique, ce qui me fascine  dans l’iphone c’est qu’ils ont inventé l’App Store. une façon très efficace de vendre des applications. De fait ils ont créé toute une ligne de nouveau business. Je suis étonné qu’en France ni les fabricants-opérateurs de box ni les construteurs d’automobiles n’aient songé à s’allier pour faire un standard comparable à celui de l’App Store. C’est dommage. Gilles Babinet Captain Dash

  L’apparition de l’iPhone a tué ce vieux dicton “un mobile ça sert à téléphoner, point barre”. Il a donc libéré l’imagination autour de tout ce que l’on peut faire d’autre que téléphoner en situation de mobilité. Et comme l’iPhone n’a pas de limites…. Antoine Levêque Youmag

 Les cycles d’innovation dialoguent entre incrémental et radical. A quelques très rares exception, un leader de marché tient une position défensive.

Depuis sa prise de leadership en 1995, Nokia a démocratisé la téléphonie mobile notamment en faisant d’un produit à usage professionnel, un produit à usage grand public, personnalisable (façades, sonneries, et fond d’écran interchangeables) et même un accessoire de mode désirable. Depuis, l’intégration de nouvelles fonctionalités s”est faite à un rythme époustouflant, et ce jusqu’en 2007. Mais cela s’est fait sans changement radical sur la forme archétypale des années 90. Il s’agissait toujours de téléphone.

Et chaque modèle remplaçait et effaçait l’ancien. Il y avait déjà des plateformes ouvertes et encourageant le développement, mais mal éxécutées, mal intégrées.
Apple est venu de côté et a su aggréger une suite d’améliorations qui ont créé une rupture.
En l’occurence:
1. Le cheval de Troie: utiliser iTunes pour activer sont iPhone a permis l’accès au numéro de carte bleue du client pour ne plus avoir à le lui demandér plus tard, et ainsi libérer le commerce d’applications. Cela a par ailleurs favorisé la vente d’ordinateurs portables de la marque. Enfin, c’est un ‘walled garden’ alternatif qui est apparu et a remplacé celui des opérateurs alors désintermédiés.
2. Favoriser le développement d’applications par le choix d’un langage, d’une documentation et une librairie de composants qui ont permis de développer à moindre coût qu’auparavant, dans un environnent de développement bien pensé, plaisant et gratifiant.
3. La tablette portable. Suite à l’exploration chez Apple d’une possible tablette portable type iPad et quelques démos sur les capacités de contrôle tactile, Steve Jobs réalise le potentiel qu’il y aurait pour cette tablette dans un format téléphone portable. Voici donc né un nouveau ‘form factor’. Et c’est tout l’imaginaire des télécoms qui en est chahuté. Il ne s’agit plus d’un téléphone, mais d’un appareil multi-usages et qui permet un vrai accès à l’internet mobile. Somme toute un grand écran, sans clavier dont le visage est interchangeable: il devient tablette de jeu, lecteur de cartographie, baladeur et comble de la chose il permet aussi de téléphoner.
4. Physical delight, le mantra d’Apple. Ses produits sont une réalité augmentée, et qui apparaissent de fait magiques. Libérés de claviers et boutons, les objets que l’on manipule ont des propriétés physiques, ils s’accélèrent, ils rebondissent, ils sont plaisants à l’usage avant tout!
5. La qualité de production et d’assemblage du produit ont consolidé son caractère magique et précieux.
6. iPhone est une marque. Par le choix de nommer chaque génération iPhone, il a créé une icone, avec les effets vertueux entre inter-générationnels.
7. La simplification des applications mobiles coeur, et notamment la messagerie mobile. Rémy Bourganel Orange
 
 Je me souviens très bien de l’annonce de l’iPhone, car elle a eu lieu pendant le CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas auquel je participais. Tout le monde ne parlait que d’Apple, qui n’est pourtant jamais présent au CES ! Quant au changement apporté par l’iPhone dans mon business, il est simple: InMobi est une régie publicitaire fondée il y a moins de 5 ans et que j’ai rejointe en 2010. Notre entrée en Europe, Etats-Unis et Japon au cours de 2010 était liée aux développement de la publicité sur mobile sur les smartphones (dont l’iPhone!) et à sa croissance phénoménale (en particulier sur les applications qui représentent la majorité de nos revenus).
Donc on peut dire que l’iPhone a été l’accélérateur de ce marché, avec bien entendu… Android, sur lequel j’ai travaillé durant mes années Google ! Et les différentes version de l’iPhone et le lancement de l’iPad n’ont fait que confirmer cette croissance. Limvirak Chea  InMobi
 Qui aurait prévu en 2007 qu’en l’espace de 5 ans Nokia ferait mentir le BCG (dont la fameuse matrice prédisait une position imprenable à celui qui, sur un marché en croissance à 2 chiffres, était n°1 avec 2 x la part de marché du suivant) ?
– Qui aurait prévu qu’en 5 ans, deux plateformes de développement (Symbian et RIM) connaîtraient un désintérêt aussi massif (et largement du à leur lourdeur et à leur complexité)
– Mais au final, ce qui me bluffe le plus, reste que le prix de l’iPhone n’a quasiment pas varié en 5 ans, ce qui contribue très largement au fait qu’Apple se soit octroyé près de 3/4 de la marge de l’industrie mobile Philippe Dewost
 
La vrai révolution de l’ iPhone est qu’elle a créé une plateforme pour participation.  L’iPhone a  fortement diminué l’effort et l’expertise nécéssaire pour créer une appli avec un pouvoir (et marché) immense. Le résultant:  des milliers — et des centaines des milliers d’entrepreneurs — ont pu innover. 

Robin Chaze Buzzcar

 

 
L’arrivée de l’iPhone en 2007 a changé le comportement des mobinautes, qui se sont beaucoup plus tournés vers le monde des applications que celui du browsing. Les annonceurs ont donc suivi le mouvement en développant leurs premières application sur iOS. La publicité sur mobile a ainsi été impacté avec un nouveau modèle publicitaire au CPI (Cost Per Install) Vianney Settini Mobpartner


 

 

Lire aussi