Publié le 18 décembre 2017, modifié le 2 mars 2020.
Par La Rédaction

Le smartphone, mainframe contemporain

Publié le 18 décembre 2017, modifié le 2 mars 2020.
Par La Rédaction

La boucle débutée par les mainframes d’IBM, dont le smartphone en représente la forme la plus perfectionnée.

La disponibilité d’un matériel compact, abordable, peu gourmand en énergie et facile à mettre en œuvre pour capter les modifications de l’environnement a également été rendue possible par le développement d’un nouveau type de périphérique individuel, à la croisée de l’assistant personnel, de l’ordinateur et du téléphone : le smartphone. Pour ne mentionner que lui, l’iPhone d’Apple, considéré par certains comme le tout premier smartphone lors de sa sortie en 2007, a modelé l’informatique personnelle contemporaine, offrant connectivité permanente, de plus en plus d’applications potentielles et de nouveaux usages. Ce périphérique représente le tournant de l’époque du PC (Personal Computing) au PC (Pervasive Computing).

Dès lors, il a été l’ordinateur omniprésent, fruit de la dé-segmentation des périphériques venant en complément du poste de travail traditionnel achevant la réalisation du rêve de l’informatique ubiquitaire personnelle.

Une décennie après la bulle Internet des années 2000, le smartphone exploite Internet comme relais d’accès aux outils modernes de production, centralisés sur les serveurs des fournisseurs d’accès aux services. Ainsi, les calculs et les process les plus gourmands en ressources étaient effectués sur les serveurs, renvoyant leurs résultats vers le terminal, qui faisait office de simple fenêtre vers le contenu, parachevant la boucle débutée par les mainframes d’IBM, dont le smartphone en représente la forme la plus perfectionnée.

Le smartphone, premier support de connectivité et d’intelligence embarquée

L’introduction de nouvelles technologies et de toujours plus de puissance dans des périphériques personnels à naturellement introduit la possibilité de connecter son téléphone à un ensemble d’autres périphériques, avec ou sans fil, ayant besoin de sa puissance de calcul et de sa connectivité pour s’interfacer avec un ensemble plus grand. Ainsi, l’Internet des Objets trouvait sa première grande application grand public : se connecter à l’Internet par l’intermédiaire des smartphones pour proposer des nouveaux services, allant du kit mains-libres intégré dans un véhicule aux applications domotiques, en passant par les casques de réalité virtuelle ou encore les bracelets de sport.

L’utilisation de tous ces objets connectables au monde par l’intermédiaire d’un smartphone, formant une union symbiotique au service de l’interaction entre une personne et son environnement, a également été permise par le fait que le smartphone soit utilisé comme unité de calcul. De fait, via ce qu’ils captent de l’environnement de l’usager, ces objets sont devenus la source de données d’une forme d’intelligence artificielle.

Montres connectées, « trackers » de fitness, casques mains-libres, véhicules, appareils électroménagers, ou encore appareils photos et caméras, robots et capteurs divers, tous existent dès à présent dans un format qui leur permet d’être connectés et donc de multiplier les flux de données permanents, chacun d’entre eux étant un capteur. Ces flux viennent s’ajouter aux données personnelles que les utilisateurs génèrent et conservent par l’intermédiaire des applications le plus souvent en ligne, offrant au Big Data une source importante de matière première.

Ces données sont essentielles à l’apprentissage automatique et à l’intelligence artificielle, qui permet d’analyser des comportements, en déduire des situations et le cas échéant proposer des actions à effectuer, ce qui est indispensable pour l’informatique industrielle et la gestion de systèmes critiques. Source et suite ICI

Les années à venir vont être déterminantes dans l’orientation que prendra l’industrie vis-à-vis de l’automatisation quasi-systématique de ses procédés, et finira peut-être par autoriser les hommes à demander aux machines de leur faire … oublier les machines, comme l’écrivait Philippe Sollers dès 1968 dans Logiques.

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