Publié le 23 octobre 2014, modifié le 6 avril 2016.
Par Yannick Lassalle

Colliers GPS pour chien, un marché de niche en plein essor

Publié le 23 octobre 2014, modifié le 6 avril 2016.
Par Yannick Lassalle

Nous vivons un boom des gadgets permettant de repérer à tout moment la position de nos canidés.

Technophiles amis des bêtes, sachez que le collier avec puce remplace dorénavant le collier antipuce ! Nous vivons un boom des gadgets permettant de repérer à tout moment la position de nos canidés. Des produits existaient depuis plusieurs années (ex : Geonimo), s’appuyant sur des solutions souvent toutes aussi imposantes et robustes qu’onéreuses, et répondant à des attentes d’une clientèle très ciblée  (chasseurs ou professionnels détenteurs d’animaux de plus de 15kg)

[Le marché des animaux de compagnie en France en 2011, plus de 61,6 millions d’animaux de compagnie qui peuplent les foyers français !, le marché des accessoires est fleurissant]

Quelques solutions orientées mass market ont commencé à voir le jour dès 2013 et les initiatives se sont multipliées en 2014 ; l’émergence de ces nouveaux bundles “device/application” a été rendue possible par la miniaturisation des composants que ces derniers doivent embarquer (GPS, accéléromètre, slot SIM, …) et par les progrès des batteries dans le rapport taille/autonomie.

En effet, c’est là le véritable nerf de la guerre que de trouver le bon compromis entre produire des petits trackers et imposer à leurs utilisateurs de « recharger leur chien » aussi souvent que leur smartphone ! Et c’est la logique même : plus le tracker sera petit, plus le chien pouvant le porter sera petit et donc plus la niche sera grande ! 

On distingue 3 grandes familles d’acteurs sur ce marché :

1/ les “professionnels du GPS” qui tentent de manière opportuniste d’adapter leurs solutions pour ces nouveaux usages (Ubiest, Garmin,…).  Pour en avoir testé plusieurs, j’ai souvent été déçu par le manque d’ergonomie des solutions à la fois sur la partie applicative et sur la partie boîtier, signe que les constructeurs n’ont pas encore été au bout de la customisation de leurs produits pour les adapter parfaitement à ce nouveau segment.

2/ les pureplayers de la cause animale : Tagg aux USA (super form factor et bonne ergonomie de l’appli, mais sur norme CDMA et donc incompatible avec nos réseaux mobiles) ; ou plus près de nous, l’ « autri-chien » Tractive;  L’inconvénient de ses solutions : leur tendance à se disperser dès à présent dans leur proposition de valeur, navigant entre leur « MVP sécurité » (je perds mon chien/ je le  retrouve ; il fugue / je suis alerté) et tout un tas de services et accessoires annexes (communauté de maîtres anthropomorphes, wellness canin, vente d’accessoires,…) qui dégradent l’expérience « application » et ne répondent pourtant pas forcément à des attentes fortes côté consommateurs ;

3/ les pureplayers du tracker GPS « grand public » : ces derniers ont une approche intéressante, ayant pensé leur proposition pour adresser simultanément ou successivement 3 grands segments à partir d’un même socle :

– Les animaux de compagnies,

– Les enfants (~4-10 ans),

– Les personnes adultes en situation de dépendance (malades d’Alzheimer, …).

Pour chacun de ces segments, les suites existantes sont centrées sur la proposition de « base » évoquée plus haut, mettant la promesse du service  (fiabilité & sécurité) au cœur de l’offre. On peut citer Trax en Suède, qui propose le même boîtier et la même appli quel que soit l’usager. Trax a certainement l’objet le mieux designé du marché, et une belle ergonomie côté appli, mais ils déçoivent dans l’exhaustivité et l’immédiateté des notifications (plutôt embêtant pour un produit d’alerting) et surtout par la très faible autonomie de la batterie.

Le français Hareau décline autour d’un même cœur applicatif une suite de trackers adaptés à chaque segment : Ma P’tite Balise en France, notamment partenaire de Gémo et SkiSet) et Weenect Pets actuellement en pilote. Tout a été pensé, jusqu’au packaging de la p’tite balise, pour rendre l’expérience utilisateur optimale et la startup s’évertue à « éduquer » ses clients sur la gestion des paramètres d’alerting afin d’optimiser la durée de vie de la batterie une fois chargée.

A noter que les constructeurs de terminaux mobiles et d’accessoires connectés, comme Samsung, Apple, Sony, LG,…, n’occupent pas encore le créneau.

J’ai bien discuté du sujet il y a quelques mois avec nos amis coréens de LG, et hormis peut-être leur amusement face à ma volonté farouche de traquer ce qui en Corée s’apparente à un bon déjeuner, ce marché ne semble pas une priorité pour eux. Bon nombre d’acteurs asiatiques, US ou encore israéliens « délaissent » en effet les chiens, pour s’attaquer exclusivement au suivi de nos chères têtes blondes ou grises !

Or dans notre vieille Europe, claironner que l’on veut vendre des boîtiers pour géolocaliser des personnes, risque d’être très vite considéré comme une attitude provocatrice par quelques leveurs de bouclier professionnels ! Mais le sujet est légitimement sensible, même pour nos e-colliers pour chiens. Il peut effectivement exister des usages déviants, que ce soit dans la surveillance de personnes entre elles, ou dans l’utilisation des données de positions collectées.

Démontrer que les bénéfices de ces nouveaux objets connectés peuvent être largement plus importants que les risques  d’abus qu’ils pourraient entraîner, et contribuer à décomplexer la population par rapport  aux nouvelles expériences liées à la géolocalisation,  voilà tout l’enjeu qui pèse réellement autour du cou de nos amis à quatre pattes !

Pour en savoir plus : retrouvez les bêta tests d’Ubipet et de Weenect Pets sur l’atelier.sfr.fr

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